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La fille de l'air (4)

Je suis désolée pour l'attente... On m'a volé mon ordinateur, donc les publications seront plus lentes désormais car je dois emprunter l'ordinateur de ma colocataire pour publier la suite de l'histoire. Si j'arrive à faire un calendrier fixe, je vous le transmettrai :-)

Bon, finalement, je n'ai pas réussi à faire de calendrier fixe... Par contre j'ai appris que j'aimais beaucoup écrire à la main avant de recopier sur l'ordinateur. Je me sens plus... artisan, comme ça.

 

 

 

Ils avançaient à trois maintenant, dans les bois. Les deux filles badinaient et Eni suivaient bêtement, comme un chien suit un loup. Il aurait du, tout naturellement, laisser Ara aux mains de cette fille et partir. Mais il n'arrivait pas à lui faire confiance.

C'était Djou qui les guidait. Ils entrèrent dans une forêt qui, au fur et à mesure qu'ils avançaient, devenait de plus en plus noire, de plus en plus sombre. Il était évident que ceux qui les suivaient allaient se perdre en tentant de les suivre. Mais Eni avait bien conscience qu'ils dépendaient de Djou pour les ramener également.

Ils marchèrent toute la journée dans cette forêt. La nuit tombée, ils y dormirent. Et le lendemain, ils reprirent leur chemin. Peu avant midi, ils arrivèrent à l'orée du bois. Une cabane misérable était construire au dos des premiers arbres. Un peu plus loin, une rivière coulait paisiblement. Une grande route séparait la cabane de la rivière, et se dirigeait vers des collines un peu plus loin.

-On est arrivés.

-Très bien. Je vais aller parler au vieux tout de suite. Ce sera fait. Eni, tu m'attends dehors,

-Pourquoi ?

-La conversation que je vais avoir ne te regarde pas.

Un vieil homme était sorti de la cabane. Il était aussi entretenu que sa maison : rachitique, sa barbe blanche était longue , et ses cheveux aussi, mais ils étaient fins comme ceux des gens qui ne mangent jamais à leur faim. Ara entra seule dans la cabane. Djou et Eni s'assirent dehors et attendirent.

L'attente durait depuis déjà un bon moment quand Eni commença à questionner Djou.

-Qui c'est, ce vieux ?

-Tu sais que tes questions vont finir par être étranges ?

-Tu peux me faire confiance. Je ne retournerai pas chez son père la trahir ou quoi que ce soit.

-...Hum. Soit. Ara a des capacités, comme tu le sais. Entre autre, elle peut courir dans les airs. Elle t'as sûrement dit aussi qu'elle était la maudite de sa maison. Il y a des gens qui pensent qu'elle n'est pas maudite, et qu'il faut qu'elle entraîne ses capacités pour vaincre le mal.

-Comme un super-héros au service de la veuve et de l'orphelin ?

-... Simplifions. Oui.

-Et le vieux dans tout ça ?

-Il saurait lui expliquer. Comment réussir à faire plus de choses, dans de meilleures proportions...

Djou restait trop floue, ce qui agaçait particulièrement Eni. Cette moitié de confidence lui prouvait bien qu'elle avait des choses à cacher.

-Mais Ara refuse depuis la première fois où je lui en ai parlé.

-C'était quand la première fois ?

-C'était lors de sa fugue. J'ai croisé, en plein milieu des bois, une gamine minuscule, habillée en princesse, qui semblait avoir perdu ses petites camarades de pique-nique. Au début, elle croyait que j'étais envoyée par son père pour la ramener, et puis j'ai réussi à la convaincre de ma bonne foi. Je l'ai aidée à se cacher. Des millions de fois, je lui ai dit de ne pas aller courir dans les nuages. Mais c'est ce qu'elle préfère plus que tout, et qui suis-je pour l'en empêcher ? Il faudrait que je puisse y aller moi aussi. C'est impossible, elle est la seule à pouvoir faire ça.

-Oui, la seule...

-Quoi ?

-Rien. Pourquoi refuse-t-elle ?

-Parce qu'elle dit que c'est impossible. Que si elle voulait aider les gens, il faudrait qu'elle s'aide elle-même d'abord, c'est-à-dire réussir à convaincre son père de la laisser en paix. Mais selon elle, il n'arrêtera jamais de la traquer tout le temps qu'il respirera. Ta présence, d'ailleurs, donne tort à mes arguments.

-Je ne poursuis plus personne, moi.

-Et c'est justement ce qui va pousser son père à envoyer d'autres sbires la traquer. Tu aurais du rentrer au château et lui faire un joli mensonge.

-Oui, et je revoyais plus jamais ma famille...

-Qu'importe ton sacrifice ? Ara est beaucoup plus importante. D'ailleurs, comment as-tu su que c'était elle, dans les nuages ?

-Elle ne te l'a pas dit ?

-Non.

-Alors c'est qu'il n'est pas utile que tu le saches.

Djou se piqua de cette pointe. C'était sûr, elle ne dirait rien de plus. Mais Eni en savait suffisamment. Elle pouvait bien se vexer, il n'en n'avait rien à faire.

Une nuit passa. Puis une autre. Puis une autre. Ils restèrent ensemble sept jours dans la cabane. De l'extérieur, pourtant, Eni n'entendait strictement rien. Il rageait, l'oreille collée sur un mur :

-Ils sont en pailles pourtant !

Mais on les voyait par un trou : ils étaient assis l'un en face de l'autre à une table, et ils ne bougeaient pas.

-Qu'est-ce que c'est que cette conversation...?

Au moment où, excédé d'attendre une jeune fille et un vieux qui se regardaient dans le blanc des yeux, Eni finit par se décider.

-Je vais ouvrir la porte.

Mais au moment où il se levait pour saisir la poignée, Ara sortit de la cabane.

-J'ai pris ma décision.



20/02/2014
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