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L'homme intelligent

Heu... En espérant que ma prof de grec tombe pas sur cet article, je l'ai fait pendant un de ses contrôles... Alors, voilà, hein, je ne fais pas que regarder la pendule, la preuve !




    Il était une fois, un homme très intelligent. Il lisait des livres compliqués que beaucoup d'entre nous n'osent même pas feuilleter ; il aimait débattre avec d'autres intellectuels sur des questions très complexes ; comprenait la philosophie la plus étriquée comme un enfant comprend que le ciel est bleu, sans jamais en adopter une définitivement. 


   Il réfléchissait sur tous les sujets, que ce soit de la philosophie, de la philologie, de la sociologie, et même parfois de politique. Mais pas beaucoup de cette dernière, car il pensait qu'il s'agissait d'une science détestable, dont les dialogues se faisaient toujours entre sourds.  


   Hors, notre héros n'aimait pas les sourds, car il pensait qu'ils étaient pénibles. Une fois, il en avait rencontré un mais il n'avait pas voulu écouter ce qu'il avait à dire. Aussi, depuis ce jour, il les évitaient.


   Mais ça ne l'empêchait pas d'être ouvert à toutes les propositions, et une autre fois, il rencontra un autre sourd, qui avait celui-là, un appareil pour lui permettre d'entendre. Alors, il écouta ce que notre homme intelligent avait à dire, et lui répondit qu'il ne fallait pas qu'il juge comme ça la politique et les sourds, car il pouvait le constater, certains avaient bien des appareils pour entendre ce que les autres hommes intelligents avaient à dire ! C'était donc discriminatoire et idiot que de se comporter ainsi.


   En homme intelligent, il comprit tout de suite, et ne fit plus d'histoire. Cependant, il suivait un peu les actualités et trouvait que les hommes politiques étaient vraiment très nuls. Alors, il décida de se faire inviter une fois à une réunion en tant qu'homme intelligent pour leur expliquer ce qu'il pensait, et ainsi les secouer un peu.

   Son discours dura longtemps, très longtemps. Si bien qu'au bout d'un moment, nombre de représentants politiques s'étaient endormis. Mais notre homme disait pourtant des choses très intéressantes, et surtout, très intelligentes ! Aussi, quand il s'aperçut que tout le monde dormait, il se vexa, et cria de toutes ses forces pour les réveiller.
   Mais personne ne l'écouta.

 

   L'un des hommes politique, qui était présent ce jour-là, était également un homme très intelligent. Il avait étudié la politique de manière très sérieuse, et appliquée. Lui ne s'intéressait pas réellement à autre chose que son domaine de prédilection, mais il en savait tout de même un rayon, et impressionnait de temps en temps ses collègues de travail.

   Seulement lui, il avait une petite dent contre les muets. Une fois, il en avait rencontré un, il l'avait écouté de toute son attention, mais l'autre n'avait rien dit. Il gesticulait péniblement, comme s'il était en train de dire quelque chose, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Le politique intelligent trouva cela très vexant et arrêta de les écouter.

   Mais lui aussi était assez ouvert, et un autre jour, il rencontra un autre muet, qui lui, lui écrivit ce qu'il avait à dire. Ainsi, le politique intelligent put savoir ce que le muet pensait. Ce dernier lui expliquait que certains muets ne se rendaient pas compte qu'ils ne pouvaient pas parler.

   Comprenant ce qu'on venait de lui dire, l'homme politique avait été tolérant quand on lui avait annoncé qu'un muet venait faire un discours pendant une de ses réunions.


  

 Moralité : si les dialogues politiques se font entre sourds, c'est sûrement parce que ce sont des muets qui ont la parole.
 



28/11/2009
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