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Dies Contemptio (3)

Et le troisième épisode, tout droit sorti des fourneaux ! N'hésitez pas à mettre des j'aime ou à partager l'article, s'il vous a plu ! ^-^

 

 

 

 

-Elle ouvre les yeux ! Elle n'est pas morte ! C'est un miracle !

Eyma, effectivement, ouvrait les yeux. Le vit un jeune, cheveux blonds, ébouriffés, penché sur elle.

-Où suis-je ? Qui êtes-vous ?

Elle était perdue. Elle ne connaissait pas l'endroit où elle se trouvait, pas plus que l'homme qui lui parlait. Elle avait mal à la poitrine. Elle essaya de se lever, elle commença à parler, mais le garçon l'interrompit tout de suite. Elle était vivante, mais elle était blessée. Il ne fallait pas bouger. Pour l'occuper, il commença à répondre à ses question.

Il habitait le village d'à côté, et venait pour vendre des œufs sur le marché. Il aimait beaucoup venir voir le paysage depuis cette colline, en passant, alors il avait pris cette route, comme toutes les autres fois où il venait vendre des œufs sur le marché. C'est là qu'il avait trouvé Eyma, étendue sur le sol, un poignard dans la poitrine. Au début, il avait cru qu'elle était morte, mais il avait bientôt constaté qu'elle respirait encore. Il avait voulu bander la plaie, au moins pour stopper l’hémorragie, et c'est à ce moment qu'il a vu que la plaie était bleue. Il posa délicatement Eyma sur son âne, et l'emmena chez le devin le plus proche. A cause de cette étrange couleur bleue, il croyait que c'était une blessure magique. Selon le devin, c'était une blessure tout à fait normale, au détail près qu'elle aurait du tuer la jeune fille.

-C'est ce qu'on appelle avoir été poignardée en plein cœur.

Un jeune homme, d'une vingtaine d'années, venait d'entrer dans la pièce. C'était le devin.

-Je croyais que les devins marchaient sur leur barbe...

-Je croyais qu'on ne survivait pas quand on avait la poitrine transpercée... Ah, le monde n'est plus ce qu'il était...

-Oui, d'ailleurs, comment ça se fait que je ne sois pas morte ?

-La seule réponse possible est que vous n'avez pas été poignardée au cœur.

-Vous vous foutez de moi ? Vous avez vu où est la blessure ?

-Je maintiens ce que j'ai dit. Posez votre main sur votre cœur. Oui, doucement, vous ne vous êtes pas égratignée en tombant d'un escabeau...

-Je ne sens rien.... Est-ce que je serais... une morte-vivante ?

Le devin ria un bon coup. Non, elle n'était pas une morte-vivante. Il prit sa main et la posa sur le milieu de sa poitrine, à quelques centimètres de son bandage, sur la droite. Elle sentit quelque chose battre sous sa paume.

-C'est pas possible...

-C'est ce qui vous a sauvé la vie, pourtant. La sorcière rouge n'a plus aucune compassion. La profondeur de votre plaie est proportionnelle à celle de sa haine. C'est ce cœur mal placé qui vous a sauvé la vie.

-Alors, tous les autres... ?

-Je suis désolé.

De grosses larmes roulèrent dans les yeux d'Eyma. Elle le savait déjà quand elle regardait le château, mais elle n'était pas sûre. Elle se disait que peut-être... mais maintenant, c'était certain. La sorcière rouge était venue et avait tué tout le monde, toute sa famille, tous ses amis, comme ça, sans raisons. Et c'était sans raisons qu'elle avait survécu. Finalement, si c'était pour se retrouver tout seule, elle aurait mieux aimé mourir.

Le devin et le paysan qui l'avait trouvée s'occupèrent d'elle les jours suivants, mais Eyma n'avait plus goût à rien. Elle ne voulait pas manger, elle passait ses journées à pleurer et maudissait ce cœur qui la faisait vivre seule. Le devin, toutefois, était opiniâtre et refusait qu'elle se lassât mourir.

Il finit par lui faire un sermon : les dieux lui avaient donné un cadeau qu'elle ne pouvait refuser. Elle avait une deuxième chance, elle pouvait repartir de zéro et choisir son destin. C'était une nouvelle vie, qu'on lui offrait : l'anonymat des campagnes ou la proclamation de son nom, pour une vie riche et glorieuse, bien que soumise à la menace de la sorcière rouge.

Eyma se sentit provoquée, insultée par ce discours. Il lui demandait de fouler du pied les morts, d'ignorer les devoirs et coutumes, et de les faire périr une deuxième fois dans l'oubli. Non, si Eyma marchait sur la Terre, si elle n'était pas tombée face à la sorcière rouge, c'était pour une bonne raison.

Ses yeux se voilèrent de colère et elle jura de se venger.



02/02/2014
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