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Cinquième Chronique

Coucou cher journal !

 

J'ai encore quelque chose à te raconter ! Tu ne vas pas me croire (enfin, si, j'espère que tu vas me croire, parce que c'est d'abord pour être crue par quelqu'un que j'écris ici) ! Mais laisse moi te raconter, tu comprendras mieux.

Bon, comme tu le sais, j'aide mes parents, quand j'en ai le temps et l'envie, à la maison. L'autre jour, ma mère était occupée à faire une chambre et mon père à tenir la conversation à un habitué au bar. Quand la petite fille est arrivée, j'étais la seule qui pouvait m'occuper d'elle. Et puis il faut dire qu'elle a beaucoup éveillé ma curiosité.

D'abord, elle ne devait pas avoir plus de dix ans. Elle faisait à peine un mètre, et portait une petit robe légère à carreaux, comme on en voit dans les films des époques 40-50. Elle avait les cheveux courts et bouclés, et grands, très grands yeux. On aurait pu se plonger dedans (et c'est vrai, car en plus, ils étaient d'un bleu profond, comme le fond de la mer ou bien comme le ciel d'une nuit claire, et je n'exagère rien !) Et avec ça, un petit détail qui tue, mais que je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer : elle avait une petite étoile sur le pouce gauche, en bas à gauche de son ongle, pour être encore plus précise.

Comment est-ce que j'ai fait pour remarquer et retenir un détail aussi peu consistant ? Je ne le sais pas moi-même. Quoi qu'il en soit, je m'en souviens.

Par la suite, quand je suis allée la voir, tout d'abord pour lui demander si elle ne s'était pas perdue, elle m'a tendu la valise qu'elle tenait cachée derrière son dos, en me disant qu'elle voulait dormir dans mon jardin ce soir. Surprise, je lui ai répondu que ce n'était pas possible, qu'on ne louait que les chambres, et qu'on avait pas de tente à lui prêter pour dormir dehors. Elle a renchérit qu'elle s'en fichait, qu'elle dormirait comme ça, sans rien, et que je voulais bien, elle me donnerait tout l'argent que je voulais.

C'est là que je me suis souvenue de ce que m'avais écrit Henri. J'ai accepté, mais je lui ai dit que je ne voulais pas de son argent, et qu'elle ne devait pas se faire voir de mes parents. Je lui fis promettre de ne pas faire de bruit et lui portait sa valise dehors. Pour plus de discrétion, je lui ai apporté son dîner dehors, pendant que mes parents étaient occupés ailleurs.

Et je l'ai vue, elle regardait les étoiles qui brillaient déjà dans le ciel. C'était magnifique... Elles scintillaient vraiment comme des milliers de petites ampoules naturelles... A les voir ainsi, on aurait dit qu'elles disaient quelque chose à la petite fille. Ou peut-être qu'elles lui chantaient quelque chose...

Je me suis approchée pour lui donner son repas, et j'ai vu son sourire. C'était le plus beau de tous les sourires, je le sentais. Une expression de joie profonde, d'harmonie avec soi-même et les autres. Elle avait juste l'air heureuse. Simplement, comme ça. Comme si tout ce qu'il y avait autour d'elle lui donnait du bonheur, rien que par le fait qu'ils étaient là. Que tout ce qu'elle pouvait voir ou faire ne pouvait que la faire se sentir bien, qu'elle n'éprouvait plus de tristesse, plus de peur pour quoi que ce soit.

Elle a sursauté quand je me suis penchée sur elle pour lui demander si ça allait. Elle m'a répondu qu'elle aimait beaucoup cet endroit, car le terrain était bien dégagé ; on y voyait parfaitement bien le ciel et les étoiles.

 

Quand j'ai raconté ça à Henri, je suis sûre de l'avoir entendu murmurer entre ses dents "la petite fille des étoiles..." Mais il n'a rien voulut me dire de plus.

 



11/01/2010
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